Pourtant, depuis la Shoah, tout est mis en place pour qu’un génocide n’arrive plus jamais, où que ce soit dans le monde. Le génocide des Tutsis du Rwanda nous a prouvé que toutes ces structures en place, l’ONU, les media, la mémoire de la Shoah, sont inefficaces. Elles se sont montrées incapables de prendre à temps conscience de ce qui se produisait sous leurs yeux au Rwanda, et incapable de prendre les mesures qui s’imposaient pour faire stopper ce qui aurait pu l’être et ainsi sauver plusieurs centaines de milliers de vies. Et si tout recomençait aujourd’hui ?
En ce moment se déroule le premier génocide du XXIe siècle. Loin des caméras, des hommes, des femmes, des enfants, des vieillards meurent d’un plan d’extermination systématique au Darfour.
Dans cette région du Soudan occidental, depuis 2003, la population africaine est torturée, affamée, violée, exterminée par les milices arabes Janjawids. Ces milices revendiquaient depuis les années 80 la possession des terres du Darfour, au nom de la suprématie arabe sur la région. Pendant des années les Janjawids, toujours tolérés, parfois encouragés par Khartoum, ont perpétré des exactions contre les populations civiles africaines du Darfour. Ces tribus africaines fondèrent en réponse à ces attaques, en 2003, l’Armée de Libération du Soudan (ALS). Cette armée demandait à Khartoum la sécurité des personnes et une juste redistribution des bénéfices du pétrole darfouri pour soutenir le développement de la région.
C’est à partir de cette année là, en réponse à la menace représentée par l’ALS, qu’a commencé le massacre systématique des populations du Darfour. En coordination avec l’armée régulière du Soudan qui bombardait des villages africains, les janjawids, à cheval, armés, commencèrent leur sinistre oeuvre. Une opération de Terre brûlée a été mise en place. En détruisant l’économie locale, affamant la population indigène et massacrant les candidats à l’exil, les tribus arabes on pris progressivement les terres du Darfour.
On estime aujourd’hui à 400 000 le nombre d’hommes, femmes et enfants victimes de ce génocide. 4 millions de personnes sont déplacées.
En 2004, les États-Unis qualifient de génocide les massacres au Darfour.
En 2005, l’ONU les qualifie de nettoyage ethnique.
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